Une nuit, Tillu la guérisseuse décide de fuir avec son fils Kerleu, tombé sous la coupe du chaman Carp, qui veut en faire son successeur. Au-delà de la toundra gelée, elle va planter sa tente dans une forêt lointaine et essayer de reconstruire leur vie. Mais Kerleu n'est pas un enfant facile. Au cours d'une vision, il a été approché par un loup à la fois effrayant et majestueux : il rêve alors de devenir le "frère du loup". La mère et le fils sont découverts par une autre tribu à la suite d'un accident de chasse dont elle est rendue responsable. Heckram, l'aîné des chasseurs, accepte cependant qu'elle soigne le blessé. Tillu n'est pas insensible au charme d'Heckram, mais celui-ci doit bientôt épouser Ella. Or, un soir qu'elle est partie puiser de l'eau, Ella ne revient pas au campement. Inquiet, Heckram part à sa recherche et la découvre blessée, défigurée. Est-ce un animal sauvage qui a attaqué Ella... ou autre chose ?
Editions : Pocket
Langue : français Pages : 414 et 344
Avec l'arrivée de l'automne, je prend toujours le temps de lire du Robin Hobb. Ses romans sont des bonbons pour moi. Je me sers un bon thé chaud et je me plonge dans ses univers avec délectation. Je n'avais pas encore lu sa duologie du Peuple des rennes. Je l'ai choisie pour ce début de saison et je ne regrette absolument pas. C'est un coup de ♥ !
Comme d'habitude, Robin Hobb m'a embarquée dans son univers dès les premières pages. On part pour le grand Nord cette fois-ci. Les paysages font penser au Canada. Différents peuples vivent dans ces contrées. Ils sont très différents les uns des autres mais tous ont un chaman. Et Kerleu, le fils de Tillu, semble possédé par la magie chamanique. Différent des autres enfants, le garçon est souvent stigmatisé et rejeté. Tillu fait tout ce qu'elle peut pour protéger son fils. Le peuple des rennes a un mode de vie rude mais que j'ai trouvé très beau. Ils sont en harmonie avec leur environnement.
Quelques éléments ne m'ont pas vraiment plu. L'intrigue met un peu de temps à démarrer. C'est propre à Robin Hobb. Il faut une mise en situation pour que les différents éléments se mettent en place. Mais les descriptions du monde sont tellement vivantes que ça ne me dérange pas d'attendre. Et le deuxième tome justifie entièrement le contexte du premier. Les personnages évoluent à vitesse grand V et c'est passionnant. Autre petit problème : Tillu est un parfois un peu agaçante de passivité. Elle a tellement peur pour elle et son fils qu'elle est paralysée.
Ce qui m'a particulièrement plu, et qui est le cas de tous les romans de Robin Hobb (en tout cas tous ceux que j'ai lu), c'est qu'il s'agit de romans d'apprentissage. Et dans Le Peuple des rennes, c'est un apprentissage pour l'enfant mais aussi pour la mère. Kerleu doit apprendre à s'intégrer malgré ses différences et à maîtriser et comprendre sa magie. Tillu, quant à elle, doit réapprendre à faire confiance et à se laisser aimer. On découvre une fragilité en elle qui est touchante.
Ce diptyque est plein de poésie et de sensibilité. Il ne s'agit pas d'une aventure épique comme c'est le cas d'Assassin Royal. Robin Hobb écrit sur la quête d'identité et sur la solitude. Et c'est merveilleux. N'attendez pas pour vous plonger dedans.