Héritage - Nicholas Shakespeare
Se rendant à l'enterrement d'un de ces anciens professeurs, Andy Larkham, employé dans une maison d'édition de guides pratiques, se trompe de chapelle et assiste aux funérailles d'un certain Christopher Madigan. Lequel avait stipulé, dans son testament, que seuls les personnes présentes à la cérémonie hériteraient de sa fortune.
Du jour au lendemain, la vie d'Andy, devenu millionnaire, bascule. Pris de scrupules, il décide d'enquêter sur son mystérieux bienfaiteur.
Qui était Madigan ? Comment ce réfugié d'origine arménienne est-il devenu un nabab du minerai de fer en Australie, avant de finir sa vie reclus dans son manoir londonien ? Pourquoi a-t-il déshérité sa fille ? Et de quels autres secrets Andy est-il devenue le dépositaire malgré lui?
Editions : Le Livre de Poche, 2011
Langue : français Pages : 423
Toujours lancée pour le challenge "Si j'étais un livre... #2", je vous parle aujourd'hui de Héritage écrit par Nicholas Shakespeare.
Ce livre avait tout pour me plaire : un quiproquo, une fortune d'origine mystérieuse et un personnage principal un peu maladroit. Malheureusement, le charme n'a pas vraiment opéré.
Et pourtant la critique de Tristan Savin du magazine Lire paraissait alléchante : "Héritage débute comme un roman d'aventures, se transforme en comédie satirique et s'achève en fable. British à souhait." En fait, je trouve ces qualificatifs un peu exagérés.
Le roman de Nicholas Shakespeare est tout de même bien construit. Chaque partie se veut d'un genre différent et effectivement un changement d'atmosphère se fait sentir plusieurs fois. Mais je n'irais pas jusqu'à dire qu'il y a plusieurs genres. Les nuances sont trop subtiles.
Je crois que mon plus gros problème avec ce livre, c'est que je n'ai pas réussi à m'identifier au personnage principal, Andy Larkham. Comme il travaille dans l'édition, je pensais qu'on aurait plein de points communs. Et là, quelle déception ! Andy m'a paru fade et même pitoyable dans certains épisodes. Ses misérables tentatives de récupérer sa fiancée perdue m'a donné envie de le secouer comme un prunier ! Comment peut-il espérer qu'elle revienne ? Il n'est pas crédible vu la situation.
Sur le fond, l'intrigue se concentre sur Andy Larkham et son bienfaiteur inopiné Christopher Madigan. Mais tellement de personnages auraient mérité qu'on s'attarde sur leur histoire... Qu'en est-il du meilleur ami d'Andy, David, et de sa soif de comprendre le don de M. Madigan ? Qu'en est-il de la vie londonienne de la gouvernante du riche défunt, Maral ? Qu'en est-il de la sœur d'Andy et de sa difficulté manifeste à vivre les infidélités chronique de son père ?
En ce qui concerne le style, la plume de l'auteur me plaît beaucoup. C'est piquant, sarcastique, précis, pour reprendre Tristan Savin, "British à souhait." L'histoire de Christopher Madigan est captivante et traite du sujet peu connu du génocide arménien. Je ne vous en dévoile pas plus, pour garder le suspens. Malheureusement, le roman n'est, à mon sens, pas abouti. 200 pages de plus ne m'auraient pas gênée.
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